Le véganisme est un sujet sérieux et complexe, qui ne se limitent pas à l’absence de consommation de viande (on parle de végéta*isme pour parler d’alimentation et regrouper le végétarisme et le végétalisme), par goût ou parce qu’on a un attachement particulier aux animaux. Il traite d’un mode de vie en accord avec le respect du vivant à tous les niveaux. Parce que le vaste sujet du véganisme requière, pour être appréhendé au mieux, de nombreuses lectures et le visionnage de documentaires (je vous conseille COWSPIRACY mais il y en a beaucoup d’autres), cet article se veut être le plus didactique possible.

L’objectif ? Vous donnez le maximum de clés pour comprendre l’essentiel de l’enjeu qui se joue aujourd’hui afin de vous permettre d’ouvrir les portes d’un nouveau mode de consommation.

Pourquoi passer au véganisme ?

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©journalmetro.com

C’est ainsi que tout naturellement, j’ai demandé à ma #musevegan (grâce à qui j’ai complètement arrêté ma consommation de viande, mais aussi de poisson, je vous raconte ici comment j’ai arrêté de consommer des animaux) de faire cet article pour vous, étant bien plus avancée que moi à ce jour sur le sujet du véganisme. J’avais envie qu’il soit traité de la façon la plus complète possible en espérant qu’à nous 2, nous parvenions à vous sensibiliser, à vous faire réfléchir sur votre mode de consommation, car, au delà de la cause animale, il est également question d’environnement et de santé.

Pour rappel, les végétariens ne consomment pas de chair animale, qu’elle provienne d’animaux terrestres ou aquatiques mais admettent la consommation de produits d’origine animale comme les œufs, le lait, le miel et le fromage. Pour comprendre le passage au végétarisme, on vous explique en 9 points, l’impact de la consommation de viande.

Pour rappel, la définition du véganisme est plus large car il ne s’agit pas seulement d’alimentation mais du choix d’un mode de vie excluant toute exploitation animale (vêtement, loisirs…)

Ensuite ce sera à vous de réfléchir et faire votre choix en plein conscience car être en adéquation avec nos choix, c’est essentiel. Peu importe si vous faites ou pas comme le voisin, les copains, la famille. Vos choix sont les vôtres, selon vos convictions, de ce qui vous semble bon pour vous (et vos enfants).

D’ailleurs, si cela vous intéresse, je vous donne des clés pour végétaliser votre alimentation dans cet article.

Ici, nous vous apportons simplement des informations complémentaires afin que vous puissiez faire vos choix en ayant connaissance des faits.

Consommation de viande : Les dommages collatéraux

1/ Le réchauffement climatique

Le réchauffement climatique, qu’est-ce que c’est ? Lorsque l’on parle du réchauffement climatique aujourd’hui, on parle du phénomène d’augmentation des températures qui se produit sur Terre depuis 100 à 150 ans et qui modifie durablement les équilibres météorologiques et les écosystèmes. De nombreux scientifiques étudient ce phénomène et tentent de comprendre comment les activités des sociétés humaines provoquent ce réchauffement.

Environnement - secheresse

Pour vous donner quelques chiffres, l’élevage représente 18% des émissions mondiales de gaz à effet de serre contre 14% pour les transports. Ainsi, le secteur de l’élevage produit 7,1 milliards de tonnes d’équivalent de CO2.

Ces émissions sont majoritairement dues à l’élevage des ruminants notamment la digestion des bovins (et oui, les vaches pètent du méthane, un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le CO2 !) mais aussi la production et la transformation du fourrage, la fermentation du fumier, et bien sûr le transport des animaux et de la viande.

En réalité, le fameux méthane éjecté par les bovins est responsable pour la moitié du réchauffement climatique causé par l’homme.

Infographie consommation de viande et gaz a effet de serre

Infographie ©Libération

Pour vous donner une échelle de valeur, bien plus parlante :

  • La production d’un kilo de viande de bœuf produit autant d’effet de serre que si vous rouliez avec votre voiture sur 250 kms ou si vous laissiez une ampoule de 100 watts allumée pendant 20 jours.
  • La production d’un kilo de viande de porc produit autant d’effet de serre que si vous rouliez avec votre voiture sur 30 kms.
  • La production d’un kilo de pommes de terre ou de blé produit autant d’effet de serre que si vous faisiez un créneau en vous garant (et que vous le réussissiez du premier coup ;-)).

(Source : https://www.un.org/fr – rapport des Nations-Unies 2013)

2/ La déforestation

La déforestation, qu’est-ce que c’est ? La déforestation c’est la diminution des surfaces couvertes de forêt. Elle vise plus particulièrement de nos jours la réduction considérable des forêts équatoriales, qui résulte pour beaucoup d’une exploitation inconsidérée et de la volonté de certains pays de développer la présence humaine dans ces zones.

Deforestation amazonie

L’élevage de bovins est la principale cause de la déforestation de la forêt amazonienne.

Les conséquences ? Les forêts jouent un rôle primordial, car elles agissent comme des filtres appelés « puits de carbone ». C’est à dire des réservoirs qui absorbent le carbone de l’atmosphère et donc contribuent à diminuer la quantité de dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique, principal gaz à effet de serre, et par conséquent le réchauffement climatique.

Pour faire simple, plus il y a d’arbres, plus le CO2 est naturellement piégé. Seulement, les hommes détruisent cette même forêt pour y installer des bovins qui relâchent d’énormes quantités de CO2. A cela s’ajoutent des dommages environnementaux très graves tels que des inondations, des glissements de terrain mais aussi l’érosion provoquant la destruction des sols.

Enfin, vous vous en doutez, supprimer des hectares de forêt conduit inévitablement à la disparition des espèces qui y vivent.

(Source : www.greenpeace.fr) – (Source : Rapport WWF – Living Amazon Report 2016)

3/ La surconsommation d’eau

En 2011, l’Organisation des Nations-Unies a reconnu que l’accès à une eau potable salubre et propre est un “droit fondamental, essentiel au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits de l’homme”.

Cependant, aujourd’hui, une personne sur huit n’a pas accès à une eau potable et cette privation cause chaque année la mort de 3 millions de personnes. Le pire dans tout ça ? 70% de nos ressources en eau potable sont utilisées par le secteur agricole et la majeure partie pour l’élevage. A titre de comparaison, il faut ainsi 15500 litres d’eau pour produire 1 kilo de bœuf alors qu’il ne faut que 131 litres d’eau pour produire 1 kilo de carottes.

Devenir végétarien permet d’économiser des milliers de litres d’eau par jour (imaginez si vous choisissez de devenir végétalien !)

pénurie d'eau potable

L’élevage ne gaspille pas seulement l’eau mais il la pollue aussi comme la pisciculture (élevage de poissons en eau douce) qui contribue énormément à la pollution de l’eau à cause des antibiotiques, des hormones et des déchets animaux.

Le gaspillage de cette ressource naturelle essentielle à l’homme (mais aussi à toute vie sur Terre) devient véritablement alarmant…

4/ Des êtres vivants doués de sensibilité

Je ne vais pas vous détailler les résultats surprenants (et passionnants !) d’études d’éthologie menées sur les poules, les cochons, les chèvres, les chevaux, les vaches ou encore les poissons, mais juste vous dire l’essentiel.

Tous ces animaux ont un dénominateur commun : ils ressentent des émotions telles que la joie, la peine et la peur mais aussi des sentiments d’amour et de souffrance. Ces êtres vivants sont doués de sensibilité mais aussi d’intelligence. Les animaux d’élevage sont aussi complexes que nos chiens ou nos chats.

sensibilite animale

Dès lors, pourquoi accorder tant d’amour et de protection à une espèce et manger les autres ? En quoi un cochon ou une vache mériteraient-ils moins de respect qu’un chat ou un chien ?

Pour partie, la réponse se trouve dans le mode de consommation imposée par notre société (pour ne pas citer l’industrie laitière, l’industrie de la viande et leurs lobbies). Il est fait en sorte de dévaloriser l’intelligence des animaux d’élevage utilisés pour produire de la viande afin que les consommateurs ressentent moins d’empathie, moins d’inquiétude à leur égard. A cela s’ajoute, le fameux discours traditionaliste : « On a toujours fait comme ça » (ce qui est complètement F A U X ! La consommation de viande n’a commencer à augmenter qu’au moment de l’ère industrielle et pour exploser après la seconde guerre mondiale).

Porcelets

Or, ce n’est pas parce que nous trouvons certains animaux  « mignons » ou « gentils » ou qu’ils partagent nos vies que leurs vies ont plus de valeur. Chaque vie compte et a une valeur absolue. Être végétarien c’est respecter la vie et pour que ce respect ne soit pas un vain mot et par souci de cohérence, il est logique de s’opposer à toute exploitation animale.

  • La question est simple : pourquoi utiliser et maltraiter un animal composé comme de nous de chair et de sang  et qui ressent comme nous des émotions et des sentiments ?
  • La réponse est tout aussi simple : aucune raison ne justifie l’exploitation d’animaux. Chaque animal mérite que sa vie soit respectée au même titre que la nôtre.

5/ La souffrance animale

« Si les abattoirs avaient des vitres, tout le monde serait végétarien » Paul McCartney, Chanteur engagé pour la cause animale

abomination elevage intensif

©Green Zone Tahiti

Depuis un an, les reportages sur la maltraitance animale dans la filière de la viande et des abattoirs ont levé le voile sur les cadences infernales d’abattage, la violence et les actes de cruauté imposés aux animaux (Nous vous épargnons ces vidéos insoutenables mais la réalité est bien là…)

En plus de cette mise à mort épouvantable, l’industrialisation de l’élevage maintient les animaux dans un sort inqualifiable et monstrueux. Les chiffres sont éloquents :

  • 83% des poulets de chair sont élevés sans accès à l’extérieur
  • 68% des poules pondeuses sont élevées en batterie de cages
  • 99% des lapins sont élevés en batterie de cages
  • 95% des cochons sont élevés en bâtiment sur caillebotis (sol ajouré pour permettre l’évacuation des déjections animales)

elevage bovins

Les animaux sont donc synchronisés par commodité (élevés par bandes, même âge, sevrage, engraissement, transport et abattage regroupés), sélectionnés pour la rentabilité, mutilés pour cohabiter (épointage des becs, coupe des queues, castration à vif des porcelets, écornage et castration des veaux), à cela s’ajoute la séparation quasi dès la naissance des mères et de leurs petits (je vous fait à nouveau grâce des vidéos qui montrent comment le veau est retiré de sa mère et les conséquences dévastatrices sur leurs comportements…).

Pour ceux qui ont survécu à ces mois d’engraissement dans des conditions misérables (on note un taux de mortalité de 20% chez les porcs avant le jour de l’abattage), les animaux peuvent être transportés sur de très longues distances sans boire ni manger, entassés les uns contre les autres pour ensuite être abattus à la chaîne.

elevage de moutons

Il est primordial d’avoir ces informations en tête, la consommation monumentale de viande entraine a fortiori la maltraitance animale : des animaux entassés, dotés de corps difformes à force de sélections génétiques, forcés de s’adapter à des conditions de vie qui limitent sévèrement leurs comportements et ne correspondent en rien à leurs besoins.

(Source : https://www.viande.info)

6/ L’impact de la consommation de viande sur la santé

Les impacts de la consommation de viande sur notre santé sont de deux ordres :

–      La surconsommation de viande, en particulier de viande rouge, tend à augmenter le risque de certaines maladies tels que le cancer du côlon, les maladies cardio-vasculaires, l’obésité ou le diabète de type 2 et plus généralement augmente la mortalité.

L’Organisation Mondiale de la Santé a officiellement classé la viande rouge parmi les cancérigènes probables chez l’humain et les viandes transformées (charcuteries, nuggets, corned-beef, « cordon bleus », etc.) parmi les cancérigènes certains chez l’humain.

–      A cela s’ajoute, une augmentation des risques infectieux, en effet, les systèmes modernes d’élevage sont des incubateurs à virus : listeria monocytogènes, salmonelles, campylobacters, E. coli, et autres promoteurs de « grippes » en tout genre (que quelqu’un me montre le virus de la carotte folle !).

Etude de Harvard sur la consommation de viande

©Green Zone Tahiti

De ce fait, pour contrer les maladies infectieuses, les éleveurs utilisent de nombreux antibiotiques pour conserver les animaux en vie. La viande produite et sans oublier le poisson, sont donc imprégnés (pour ne pas dire bourrés) d’antibiotiques et de produits chimiques nocifs.

Alors que les médias s’empressent de rapporter lorsqu’un enfant meurt après avoir été nourrit au lait végétal (NON maternisé !), ils passent sous silence le fait qu’un million de personnes meurent à la suite d’une intoxication alimentaire dont la quasi-totalité à la suite de la consommation d’un produit d’origine animale.

Je ne peux m’empêcher de citer le rapport de Dietary Guidelines Committee (base scientifique aux recommandations nutritionnelles officielles aux Etats-Unis) qui fait du régime végétarien (incluant le régime végétalien) l’un des trois régimes alimentaires de référence, et ajoute qu’il a l’avantage d’être bénéfique à l’environnement.

(Source : https://www.who.int/fr/)

(Source : https://health.gov/dietaryguidelines/committee/)

7/ Le véganisme contre la famine

L’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime à 795 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde (soit 1 personnes sur 9 !).

Et là, encore le végétarisme est une vraie solution pour repousser la famine !

70% des surfaces agricoles de la Terre sont dédiées à l’alimentation animale, un circuit de production qui ne sert que les pays riches, consommateurs de viande, et ne fait qu’accroitre la malnutrition des pays en développement.

champ de ble orge

L’élevage entraine donc un gaspillage des denrées puisqu’elle pourrait être directement consommée par les hommes comme le soja par exemple.

Par ailleurs, des économistes ont démontré qu’une baisse de la consommation de viande entraînerait une baisse du cours mondial des denrées végétales de quoi augmenter la ration calorique des habitants des pays en développement.

Végétaliser son alimentation a décidément bien des avantages …

(Source : Msangi S. and Rosegrant M., 2012. « Feeding the future’s changing diets : implications for agriculture markets, nutrition and policy », in : Shenggen Fan et Rajul Pandya-Lorch, Reshaping agriculture for nutrition and health, Washington : International Food Policy Research Institute.

(Source : https://www.fao.org/home/frFAO, FIDA et PAM, 2014. L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde 2014. Créer un environnement plus propice à la sécurité alimentaire et à la nutrition. Rome, FAO.)

8/ Parce qu’être végétalien, ce n’est pas compliqué !

Être végétarien ou végétalien n’est ni extravagant ni complexe.

Pour beaucoup (moi la première !) c’est simplement réapprendre à cuisiner, découvrir de nouveaux mélanges, de nouvelles saveurs, partir à la conquête de nouvelles recettes, les tester et attiser la curiosité des omnivores !

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©Evoleum

Assumer ce choix pour toutes les raisons qui nous sont propres c’est aussi s’écouter et apprendre à vivre pleinement en adéquation avec ses idées et ses valeurs, et ça fait un bien fou !

9/ Le végétalisme, ça me réussit aussi !

Parce que la consommation de produits d’origine animale tels que le lait de vache, de chèvre, le fromage, les œufs alimente encore un circuit basé sur l’exploitation animale et n’est absolument pas nécessaire à notre organisme, le végétarisme peut être la première étape fondamentale et essentielle pour entamer cette transition vers un nouveau mode de consommation.

10 meilleures sources de proteines vegetales

©La santé dans l’assiette

Nombreuses sont les personnes qui deviennent ensuite végétaliennes en décidant de supprimer entièrement de leur alimentation les produits animaux. En effet, elles prennent conscience que ces produits ne leur sont tout simplement pas indispensables et qu’une fois encore les bienfaits sont immenses.

10 sources de calcium

©La santé dans l’assiette

Alors, lancez-vous, consommez autrement pour vivre pleinement ! La planète, les animaux et votre corps vous diront merci !

« Les français ont déjà réalisé que la peau foncée nʹest pas une raison pour abandonner sans recours un être humain aux caprices dʹun persécuteur. Peutêtre finiratil par sʹapercevoir que le nombre de jambes, la pilosité de la peau ou lʹextrémité de lʹos sacrum sont des raisons tout aussi insuffisantes dʹabandonner une créature sensible au même sort. La question nʹest pas : peuventils raisonner ? ni peuventils parler ? Mais peuventils souffrir ? » Jérémy Bentham ¹

¹ Jérémy Bentham (1748–1832) : Juriste, philosophe, réformateur social, pionnier dans la défense de la liberté d’expression, de la fin de l’esclavage, de l’égalité des droits entre hommes et femmes et homosexuels, de l’abolition de la peine de mort et des châtiments physiques, de la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

Enfin je vous invite à lire le livre EAT de Gille Lartigot, à regarder ses DVD « EAT LIVE – Un Fauve dans La Jungle Alimentaire » si vous n’êtes pas fan de lecture ou au moins à regarder ce petit documentaire qui, avec sa douceur, sa pertinence et son discours plein de bon sens, vous apportera aussi des clés pour avancer vers une vie plus saine et sans cruauté. Un retour vers les fondamentaux alimentaires.


Aviez-vous connaissance de tout cela ? L’impact de votre mode de vie et mode de consommation a t’il une importance pour vous ? Est-ce que vous pouvez envisager de reconsidérer votre mode de consommation ? Si oui comment ? Si non, pourquoi ? Partagez avec nous vos impressions c’est très intéressant de connaitre votre point de vue.