L’agriculture biologique fait partie des solutions mises en avant pour lutter contre le réchauffement climatique, et manger bio est aussi meilleur pour notre santé. Mais c’est quoi un produit bio, qu’est ce que les labels bio garantissent vraiment et quelles solutions pour les petits budgets ?
L’agriculture biologique est une agriculture respectueuse de l’environnement et du vivant avant tout. Cela passe par le respect de la qualité des sols, de la biodiversité, de l’air, de l’eau, des êtres humains et du bien-être animal. Une philosophie de vie et POUR la vie.
Elle est apparue en France dans les années 50, 30 ans après nos voisins autrichiens, allemands, suisses et anglais. L’amorce de l’intensification de l’agriculture à cette époque d’après-guerre a déclenché cette volonté de respecter les équilibres naturels et la biodiversité. Le premier cahier des charges privé arrive sur le tard, en 1972. Puis en 1980, la France reconnaît officiellement « une agriculture sans produits chimiques de synthèse », homologue et harmonise en 1981 les cahiers des charges privés existants (Source : INAO).
A l’heure où la question climatique est sur toutes les tables (peut-être pas assez dans les hautes sphères mais c’est un autre débat) il me paraissait important de clarifier certaines choses sur la bio car l’agriculture biologique est souvent source de scepticisme. Et quand bien même on serait convaincu de son intérêt, faut-il encore pouvoir avoir les moyens de manger bio.
C’est pourquoi j’ai décidé de traiter cet article en plusieurs volets. Le premier chapitre parle du pouvoir d’achat et aborde des solutions et astuces concrètes pour consommer bio moins cher. Le second rappelle la législation autour de la bio et quelques conseils pour choisir un produit bio (il sera publié le 23 septembre). Enfin, le dernier explique pourquoi produire et consommer bio est important, voir incontournable pour lutter contre le changement climatique et préserver notre santé (publié en octobre).
En attendant de vous retrouver en commentaire pour vos questions ou idées sur le sujet (le mot d’ordre : bienveillance et politesse. merci) je vous souhaite une bonne lecture.
Pouvoir d’achat : Comment manger bio sans se ruiner ?
On ne va pas se mentir : les produits bio sont plus onéreux que leurs homologues conventionnels. Pourquoi ? Tout simplement parce que produire en bio coûte cher. Voici quelques explications à cela.
Concernant les produits alimentaires, qu’il s’agisse de culture ou d’élevage, la production en bio
- demande plus d’espace, mettant en œuvre des pratiques extensives,
- nécessite plus de main d’œuvre pour la surveillance des troupeaux, des cultures, le travail du sol…,
- n’utilise pas de produits chimiques de synthèse et respecte des cycles naturels.
Je reviendrais plus en détail dans cet article sur l’importance de produire en bio pour l’environnement et de consommer bio pour sa santé dans le dernier chapitre. Toutefois, il faut avoir conscience toutefois que ces pratiques plus vertueuses réduisent les rendements de production et ont forcément un impact sur le prix de revient des produits bio.
•• 10 astuces pour consommer bio moins cher
Alors que nous subissons de plein fouet une période de forte inflation, il est donc difficile de réussir à consommer bio pour prendre soin de sa santé et de l’environnement sans exploser son budget. Pourtant, ce n’est pas impossible avec ces quelques astuces :
❶ Privilégier les circuits courts de production et de distribution (fermes, producteurs locaux, marchés…). Vous paierez vos produits bio moins cher en supprimant ainsi tous les intermédiaires. Du producteur au consommateur. Se rapprocher des AMAP, regarder quelles sont les producteurs locaux de son département…
Voici un lien pour trouver les circuits courts autour de chez vous.
❷ Acheter des produits de saison pour les fruits et légumes permet à la fois de profiter de tous les nutriments et vitamines des produits à maturité et aussi de les payer moins cher.
En effet, acheter des tomates ou des fraises en hiver ramène à acheter des fruits ou légumes :
• soit qui ont été produits à l’autre bout de la Terre et cueillis verts pour qu’ils mûrissent dans le transport (aucun intérêt nutritionnel + fort impact carbone),
• soit qui ont été cultivés sous serre chauffée (absurde à l’heure de la sobriété énergétique fortement nécessaire donc pas mieux).
De plus, en les achetant en pleine saison sur le marché ou à des producteurs locaux, vous éviterez le suremballage des fruits et légumes bio de grande distribution.
Si vous achetez par commodité vos fruits et légumes bio en grande distribution, veillez à vérifier leur origine. Il est inutile d’acheter du bio venant d’Espagne par exemple. Autant acheter en local chez des producteurs en agriculture raisonnée, tant pour votre budget que pour l’environnement.
❸ Acheter en vrac permet de ne prendre que la juste quantité et éviter ainsi un éventuel gaspillage ou payer cher un ingrédient que vous n’utilisez qu’occasionnellement. Cerise sur le gâteau, si vous apportez vos propres contenants, vous réduisez par la même occasion les emballages.
❹ Privilégier les grands formats (farine, huile, lessive…) permet généralement de payer les produits à des prix au kg/L imbattables (Toujours vérifier et comparer les prix au kg ou litre avant d’acheter). En plus, c’est souvent plus écologique, moins d’emballages donc cela bien à la fois à la planète et au porte-monnaie.
❺ Acheter vos produits bio en ligne comme sur le site de La Fourche. L’enseigne permet de faire des économies sur votre épicerie bio allant de -20% à -40% en moyenne en comparaison avec les mêmes produits vendus en magasin bio type Naturalia, La vie Claire etc…
L’adhésion annuelle ne coûte que 39,90€ avec mon code promo affilié CORINNE20, la première année (au lieu de 59,90€). Rentabilisée généralement en 2 commandes, ce système permet de consommer bio moins cher mais également d’avoir accès à un catalogue de plus de 3000 produits bio au pied de sa porte, même en habitant en pleine campagne (habitant moi-même dans un petit village de campagne, le magasin bio le plus proche est à 20km, soit 20mn en voiture !). Si vous habitez en grandes villes, vous aurez même la possibilité de profiter de la livraison zéro déchet et de leur service de consigne de bocaux. J’ai hâte que ça arrive dans ma petite bourgade !
Le site propose 1 mois d’essai gratuit, ainsi vous pouvez tester leurs services et voir si les produits du catalogue correspondent à vos habitudes d’achat mais aussi voir les économies réalisées avec une première commande avant de vous engager sur 1 an.
Sachez aussi que La Fourche offre l’adhésion aux foyers les plus modestes (CAF ou Quotient Familial inférieur à 800€, Allocation pour personnes handicapées ou pension d’invalidité, RSA ou ASS, CROUS) sur simple justificatif. RDV sur cet article pour plus de détails sur La Fourche, le système d’adhésion et les services proposés.
❻ Limiter les produits transformés et cuisiner au maximum à partir de produits bruts, moins chers et nettement meilleurs pour la santé (car exempts d’additifs en tous genre, de sels et sucres ajoutés).
❼ Manger plus de protéines végétales (légumineuse, céréales, graines …) et moins de protéines animales (viande, poisson, laitages…) permet aussi de réduire votre budget alimentation. En effet, adopter une alimentation plus végétale est meilleur pour la santé mais cela coûte aussi beaucoup moins cher au porte-monnaie (quand on ne consomme pas que des produits industriels transformés). Pour vous inspirer, découvrez mes idées recettes vegan faciles et gourmandes. J’en propose aussi très souvent en vidéo sur mon compte instagram ou Pinterest.
❽ Avec un peu d’organisation, le batch cooking (ou préparation de plusieurs repas à l’avance) permet un gain de temps sur le reste de la semaine, de manger mieux et plus équilibré, de limiter le gaspillage alimentaire et de mieux maîtriser son budget. En effet, il s’agit de planifier ses repas de la semaine et de les cuisiner en avance. Comme on l’a vu plus haut, cuisiner coûte beaucoup moins cher et est beaucoup plus sain que d’acheter des plats préparés industriels ultra transformés.
De plus, en planifiant ses menus à l’avance avec des produits de saison, vous n’achetez que ce dont vous avez vraiment besoin ce qui a le gros avantage de faire des économies, maîtriser son budget courses et ainsi de pouvoir plus facilement manger bio.
Emporter au travail ses repas maison préparés à l’avance évite aussi de dépenser de l’argent dans la restauration rapide de la pause déjeuner et permet de s’alimenter plus sainement.
❾ Cultiver ses propres légumes bio, fruits et aromates si on a la chance d’avoir un jardin ou accès à des jardins collectifs (ou partagés). Vous pouvez même récupérer des semences assez facilement sur des produits bio (je vous montre ici comment récupérer les graines de tomate), vous pourrez produire ainsi de beaux légumes gratuitement à la saison prochaine (ne fonctionne qu’avec les fruits et légumes issus de graines reproductibles, appelées aussi semences paysannes. Les graines hybrides F1 ne le permettent pas donc oubliez tous les fruits et légumes de supermarché pour récupérer vos graines).
❿ Regarder régulièrement les sites et applis anti Gaspi comme « Nous antigaspi » « Too good to go » « Geev » « Phenix » « Save eat » « antigaspi.co » qui vous font faire des économies tout en réduisant le gaspillage alimentaire. C’est leur modèle économique : sauver des produits destinés à être jetés (donc gaspillés) car un emballage est abîmé, une date de péremption très courte etc… en les mettant en vente à prix cassés. Ça va de la boulangerie du coin au supermarché. Certaines enseignes bio commencent à proposer aussi des « paniers » donc pensez à vous mettre des alertes sur vos magasins préférés pour ne pas les rater ! Ils partent vite.
•• Faire des économies en réduisant le gaspillage
Le gaspillage alimentaire coûte cher, à votre budget mais aussi à la planète. Il est urgent de s’intéresser de près à ce sujet, traquer et identifier les sources de gaspillage. L’Ademe indique que dans les ordures ménagères et assimilées, on trouve l’équivalent de 20 kg/hab./an de déchets alimentaires, dont 7 kg de produits alimentaires encore emballés.
Les enseignes bio ne sont pas les meilleurs élèves et jettent encore beaucoup de produits à la poubelle. Pour en savoir plus à ce sujet je vous invite à lire mon article sur le freeganisme avec le témoignage de Lucie qui fait ses courses chaque semaine… dans les poubelles des magasins bio ! C’est impressionnant.
Donc bio ou pas bio, le principe est le même : Consommer ce qu’on a déjà avant d’en racheter, manger les restes alimentaires, s’organiser pour ne pas gaspiller. Ça veut dire, une assiette non terminée, un restant de petits légumes coupés pour l’apéro vegan ou non, un petit reste de pâtes dans la casserole, un fruit ou légume un peu trop mûr ou avec une partie abîmée, un restant de pizza, de quiche, de BBQ… On le met dans une boite ou un ramequin, bien visible dans le réfrigérateur et on le consomme au prochain repas, comme ça ou cuisiné autrement.
Une astuce pour faciliter les choses consiste à ranger les aliments par ordre de péremption dans le réfrigérateur justement, pour ne pas rater une date courte et mettre les restes bien en évidence pour les inclure au prochain repas dès que possible. Pourquoi pas mettre un petit compartiment ou seraient rangés les aliments à consommer en priorité ? Tous les petits trucs et astuces pour faciliter la vie sont bons à prendre.
Et si vous ne pensez pas pouvoir consommer certains aliments à temps (absence, planning etc…) mettrez-les au congélateur, ou donnez-les à vos voisins, amis, famille, poules… Vous pouvez aussi utiliser l’application Geev pour faire des dons de toute sorte à des gens proches de chez soi. Bref trouver la solution adaptée pour ne pas le gaspiller. C’est autant de budget d’économisé !
Enfin, mon dernier conseil est de ne pas céder à la tentation des promotions de tête de gondole qui vous fait acheter 3 ou 4 paquets d’un aliment pour en avoir 1 offert. Si c’est un produit de consommation courante, ok. Mais si ce n’est pas le cas, il y a de fortes chances (risques ?) que ces mêmes produits soient stockés des mois dans le placard et un beau jour, en vérifiant la date de péremption, elle sera peut-être dépassée. Donc de l’argent perdu, des ressources gaspillées, au final tout le monde est perdant (sauf l’industriel et le magasin qui vous ont fourgué leur promo).
Bio-scepticisme : Comment reconnaître et choisir un produit bio ?
Dès que je parle de bio, que ce soit sur mon compte instagram ou simplement dans mon entourage, il y a toujours quelques regards sceptiques et phrases qui fusent du type “Ca n’existe pas le vrai bio” “Quand tu as le champ du voisin qui arrose le sien de pesticides, ça peut pas être bio à côté !” “le bio c’est bon pour les bobos parisiens” “ça ne sert à rien” “ça ne change rien” “c’est juste un label pour te faire payer plus cher” “Faut être riche pour acheter bio” et j’en passe…
En ce qui concerne le budget pour pouvoir acheter bio, je vous renvoie à mon 1er chapitre qui traite justement de la question du “comment manger bio moins cher quand on a un petit budget”.
Pour le reste, ce chapitre est justement dédié aux questions que l’on peut se poser sur la bio avec son (gros) lot de préjugés. On va voir ensemble ce qu’est (vraiment) le bio, ce que ça implique concrètement.
Les Fondamentaux de l’agriculture biologique
Commençons déjà par définir le bio en quelques mots. Pour reprendre les termes de l’agence bio :
L’agriculture biologique est un mode de production et de transformation respectueux de l’environnement, du climat, de la biodiversité, du bien-être animal, de la santé des consommateurs, qui s’inscrit au cœur du développement durable, en faveur des générations futures.
Qu’est ce qu’un produit alimentaire bio ?
Il est considéré qu’un produit est bio uniquement si c’est un produit agricole ou une denrée alimentaire (ex : céréales, légumes, fruits, coton, lait, œufs, animaux, pain, fromages, plats cuisinés, tourteaux de soja, les semences et matériels de reproduction végétative ) issu de l’agriculture biologique qui répond aux exigences de la législation européenne.
Attention : A contrario, tous les produits issus de la chasse et de la pêche d’espèces sauvages (sanglier, sardine, etc.) ne peuvent être certifiés bio car il est impossible de contrôler leur alimentation et leurs conditions d’élevage (de vie donc. A cela s’ajoutent également l’eau et le sel n’étant pas des produits agricoles.
Dans les grandes lignes, pour être labellisé biologique, un produit alimentaire doit :
- être un produit agricole
- ne pas avoir fait l’objet d’une utilisation de produits chimiques de synthèse (pesticides, engrais, désherbants…) ni OGM
- respecter le bien-être animal (transport, conditions d’élevage, abattage…)
- comprendre minimum 95% d’ingrédients issus de l’agriculture biologique si c’est un produit transformé
Les labels bio. A quoi servent-ils et qu’est ce qu’ils garantissent ?
Un label, pourvu qu’il soit officiel et reconnu par l’Etat, sert à garantir aux consommateurs que les fabricants respectent le cahier des charges inhérent aux conditions d’obtention dudit label. Il assure que vous achetez bien un produit contrôlé et certifié. La liste des organismes certificateurs agréés en France est disponible sur le site de l’Agence Bio.
Un cahier des charges lourd et précis doit être respecté à tous les niveaux de la chaîne de production pour l’obtention du label. Le ministère de l’économie précise que “Tous les acteurs de la filière, des producteurs aux détaillants, doivent notifier leur activité auprès de l’Agence bio. Ils sont contrôlés par des organismes tiers agréés, comme Ecocert, Certipaq ou Qualité-France. De plus, la DGCCRF effectue des vérifications permanentes sur les produits commercialisés sur le territoire, qu’ils soient produits en France ou importés.”
••• La marque AB
En France, le seul label officiel qui apporte des garanties sur le plan environnemental est la marque AB, propriété du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Depuis 1985, elle garantit officiellement le respect des fondamentaux de l’agriculture biologique. C’est donc elle qui certifie qu’aucun pesticides, engrais chimiques ou OGM n’ont été utilisés durant la phase de production mais aussi que le mode de production respecte l’environnement.
••• Le logo européen ou Eurofeuille
Depuis 2009, le règlement européen précise l’ensemble des règles à suivre concernant la production, la transformation, la distribution, l’importation, le contrôle et l’étiquetage des produits biologiques. Ils doivent ainsi respecter ce cahier des charges européen commun.
Toutefois, dans le cadre d’une harmonisation européenne sur la législation du bio, les normes françaises du label AB, initialement plus contraignantes, se sont alignées sur les exigences du règlement européen n°834/2007 afin d’harmoniser les exigences de l’agriculture biologique au niveau européen et de favoriser la certification des produits agricoles issus des échanges intracommunautaires.
Quelques exemples d’affaiblissement de règles du règlement européen que n’autorisent pas la marque AB :
- un seuil de tolérance de 0,9% dans la contamination aux OGM alors que la marque AB ne le permettait pas.
- la mixité de fermes et exploitations bio/non bio “à condition que les variétés soient différentes permettant aux exploitations de produire du bio de manière opportuniste, sans véritables soucis d’ordre éthique et d’adhésion aux valeurs sous-jacentes.”
Depuis 2010, le logo bio européen ou « Eurofeuille » est obligatoire sur les produits alimentaires pré-emballés d’origine européenne. Le logo AB devient alors facultatif. Sa présence sur l’étiquetage assure le respect du règlement sur l’agriculture biologique de l’Union européenne.
Quelques modifications relatives à la production biologique et à l’étiquetage des produits biologiques ont toutefois été apportées dans ce texte consolidé en janvier 2022 pour renforcer la législation européenne.
Malgré tout, les 2 logos (Marque AB et Eurofeuille) garantissent le respect de la règlementation européenne et française en vigueur en agriculture biologique, notamment :
• le respect du cahier des charges de l’Union européenne sur l’agriculture biologique aux différents stades – production, transformation, stockage et distribution – pour les produits couverts par la réglementation européenne.
• une certification par un organisme agréé compétent et indépendant.
• d’identifier des produits 100% bio ou contenant au moins 95% de produits agricoles bio dans le cas des produits transformés, si la part restante n’est pas disponible en bio et expressément autorisée.
••• Le bio mondial
Chaque pays ayant ses propres normes locales, il est très difficile de faire le tri, surtout que certains pays ont des terres extrêmement polluées comme la Chine par exemple.
Pour l’importation en France et en Europe, le bio mondial doit se soumettre aux exigences du cahier des charges européen, et bien indiquer la provenance des ingrédients sur les étiquettes et identifier l’organisme de contrôle (suite à la mise à jour du règlement européen de janvier 2022).
Aussi, il est bon de savoir qu’en 2012, un alignement des normes bio sur le modèle européen a été opéré par l’USDA (Ministère de l’Agriculture des États-Unis) pour protéger les consommateurs et faciliter les échanges de produits agricoles entre l’Union européenne et les États-Unis.
Enfin, tous ces produits bio extérieurs à l’UE doivent être inspectés et porter un certificat d’importation. Des pays comme l’Argentine, l’Australie, le Costa Rica, l’Inde, l’Israël, la Nouvelle-Zélande, la Suisse sont autorisés à importer leurs produits bio car leurs règlements sont similaires à l’Europe. D’autres comme la Chine, la Turquie et l’Egypte ont un manque de conformité donc c’est plus compliqué.
••• Les labels indépendants
Avec la norme européenne ISO/IEC 17065:2012 réservée au milieu agricole, il est possible en France de créer son propre label bio. Cette norme ISO garantit l’indépendance, la compétence et l’impartialité de l’organisme délivrant les certifications. Donc chaque organisme certifié peut créer son propre label en fixant ses propres objectifs et ses propres normes en matière d’agriculture biologique.
Mais c’est à double tranchant :
– D’un côté, ça permet de relever les exigences par rapport aux normes bio officielles.
– De l’autre, ça peut aussi les abaisser et être une belle opportunité au greenwashing.
L’organisme de certification “Ecocert” dispose aujourd’hui d’une accréditation dans de nombreux pays du monde favorisant ainsi l’alignement normatif du bio sur le plan international. Ecocert ajoute des exigences écologiques dans les processus de production et dans la transformation des produits.
De la même façon le label “Bio Cohérence” cherche à préserver le cahier des charges initial du label AB pour de meilleures garanties aux consommateurs comme l’absence totale de contamination OGM, des fermes et exploitations 100% biologiques, l’alimentation du bétail doit être 100% biologique dont la majorité est produite par la ferme elle-même afin de favoriser les circuits courts et la cohérence écologique de l’exploitation…
Les consommateurs devenant de plus en plus exigeants et regardants, ces nouveaux labels pourraient venir marginaliser les labels officiels en rétablissant une distinction factuelle entre le bio mondial, le bio européen et le bio français.
Bio et préjugés
On comprend donc pourquoi il existe autant de préjugés sur la bio.
Pour autant, l’agriculture biologique française doit quand même respecter un cahier des charges lourd et précis. Les producteurs sont soumis à des contrôles au minimum une fois par an, via 12 organismes certificateurs actuellement habilités à contrôler les fermes en bio en France, ce qui en fait le mode de production le plus encadré et le mieux contrôlé de France (Je reprécise, je parle bien du bio français).
••• Le cas du champ voisin qui balance des pesticides.
En France les producteurs en bio ne peuvent pas se permettre de voir leurs cultures contaminées à cause d’un champ voisin “pollueur” car pour avoir et garder la certification bio, des prélèvements et analyses sont faites sur le terrain à chaque contrôle (1 fois par an et de temps en temps des contrôles “surprise”).
Si une parcelle bio est contaminée par l’épandage d’un voisin, la récolte est déclassée et vendue en conventionnel. Donc pour isoler leurs parcelles bio des voisines en culture conventionnelle, les producteurs créent des zones tampons grâce à des barrières naturelles comme une route, des haies, un fossé, ou en laissant une bande de plusieurs mètres non cultivée.
Après comme dans tout système, bien sûr, rien n’est parfait. Par exemple, il n’est pas interdit pour un exploitant de s’installer près d’un incinérateur, d’une centrale ou d’une autoroute. Mais, au regard du cahier des charges à respecter et sachant que cultiver en bio est aussi un état d’esprit respectueux du vivant, le cas doit être assez rare quand même.
S’il y a quelques traces de pesticides volatiles sur le verger d’un agriculteur bio, la pomme sera quand même, et de loin, largement moins néfaste pour notre santé et l’environnement que la pomme du verger conventionnel. Mais c’est ainsi : le bio, c’est d’abord une obligation de moyens, et non de résultats. Donc ça ne garantit pas à 100% en effet qu’il n’y aura aucun résidu de pesticides dans le cas par exemple du champ voisin pollueur.
C’est pourquoi, pour une meilleure équité, certains agriculteurs militent pour ces labels indépendants plus exigeants comme Nature & Progrès, Bio-Cohérence comme vu plus haut ou encore Demeter. En effet, pour limiter les risques de contamination en pesticides, au travers de ces labels, ces agriculteurs veulent interdire la mixité des productions conventionnelles et bio dans certaines exploitations ainsi que la prise en compte de facteurs plus sociaux, comme la rémunération de la main-d’œuvre, les conditions de travail….
••• Des légumes et fruits sous plastique
Une aberration on est bien d’accord. Mais où voyons nous cela ? Dans les grandes surfaces. Pourquoi ? Car ils vendent beaucoup plus de fruits et légumes issus de l’agriculture conventionnelle que de bio. Donc pour éviter les fourberies d’étiquetage ou d’erreurs à la caisse, ils ont dû trouver des solutions pour différencier les 2.
Bien que la nouvelle loi impose dorénavant des emballages cartonnés, il doit bien rester encore des exceptions pour le plastique. Toutefois, si vous ne voulez pas de fruits et légumes bio sous plastique, il suffit de ne pas les acheter en supermarchés. Dans les magasins bio, sur le marché, dans les AMAP, chez les producteurs locaux : pas de plastique qui emballent les fruits et légumes. Je vous renvoi au premier chapitre qui donne un lien pour en trouver près de chez soi.
••• La provenance. Bio étranger ou conventionnel local ?
Au risque de paraître un peu exigeante, je dirais qu’il faut déjà se poser la question de la saisonnalité. Si le fruit ou légume est de saison, pousse t’il en France ? Si oui, il suffit de ne pas l’acheter s’il vient d’Espagne ou autre pays UE ou non UE.
Ça marche aussi bien pour le bio que le non bio.
Pourquoi devoir choisir entre du bio étranger et conventionnel local ? Chacun à ses inconvénients, chacun pollue à sa façon (car ne minimisons pas l’impact catastrophique de la pollution des pesticides et engrais chimiques sur nos sols, nos eaux souterraines, nos pluies sans parler de la toxicité pour la santé).
On ne va pas. sementir, un citron conventionnel qui peut rester parfait pendant 3 semaines, c’est pratique. Mais ça interroge non ? Il faut dire merci (ou pas) aux bains de pesticides et antifongiques dans lesquels ils pataugent avant de plonger dans un bain de cire (pour bien conserver ça, c’est plus facile de vendre de beaux citrons bien jaunes bien formé sans traces).
Mais je ne pense pas que le problème soit vraiment de choisir entre un produit bio étranger et un produit local en conventionnel. Je pense que c’est encore et surtout une question de budget. En effet, dans cette problématique, pourquoi j’investirai plus cher dans un produit bio qui n’est pas français, qui a un impact carbone plus important que mon producteur en conventionnel du coin et qui ne me présente même pas la garantie d’être aussi “bio” qu’un fruit ou légume biologique français.
Investir dans du bio c’est investir pour sa santé et celle de la planète donc c’est normal d’être exigeant et de vouloir être sûr.e de ce qu’on achète. L’agriculture dite “raisonnée” peut-être un juste milieu quand l’accès au bio est trop difficile.
Enfin, notons que la grande distribution représente 45% des ventes de bio. Quand vous vous posez la question de ce qui est le mieux à faire en fonction de vos moyens (ou le moins néfaste), les GMS, elles, n’ont aucun scrupule à aller chercher loin des produits hors saison pour satisfaire les demandes des consommateurs (et se remplir les poches).
Et si ça ne pouvait évoluer que par le changement de nos comportements ? Vous n’êtes pas sans savoir que le commerce c’est le jeu de l’offre et la demande. Vous réclamez des produits, on vous les vends. Vous refusez des produits (ou pratiques) les fabricants s’adaptent et arrêtent aussi et changent leurs offres pour s’adapter à la nouvelle demaine.
Donc quand les français arrêteront de vouloir consommer des tomates et des fraises en hiver, la part d’importation des fruits et légumes (bio et non bio) diminuera. CQFD. Pour les enseignes, tant qu’il y aura de la demande ils en approvisionneront. C’est aussi simple que ça.
Alors tout ne peut pas être parfait et ce n’est pas ce que je prône non plus. On fait tou.tes ce qu’on peut avec nos moyens. Tant qu’on est bien informé.es. Le savoir c’est le pouvoir. Ne minimiser JAMAIS votre pouvoir en tant de consommateur. Vous êtes un consom’ACTEUR. Vous avez le pouvoir de faire changer les choses en choisissant. ou refusant vos biens de consommation.
Enfin, oui on peut consommer de temps en temps des avocats et des bananes. C’est un choix qui nous appartient. Non ce n’est pas local. Oui on peut en manger quand même de temps en temps. Achetons-les au minimum bio et avec le label Fairtrade (Commerce équitable).
Pour le reste, essayons autant que faire se peut d’acheter nos fruits et légumes via des circuits courts et locaux et si c’est en grandes surfaces, consommons d’origine France.
••• L’accessibilité (distance) à des produits bio
Aujourd’hui, même en pleine campagne, on peut se faire livrer ce qu’on veut, et donc même son épicerie bio avec La Fourche par exemple qui livre au pied de votre porte ou en point relais au choix. Il y a plein de petits (ou gros) eshop qui livrent aussi des produits frais, il y a des AMAP, les dépôts “la ruche qui dit oui”, des livraisons de paniers de fruits et légumes de saison partout en France avec les agriculteurs locaux. Il suffit de se renseigner un tout petit peu mais l’accessibilité (distance) aux produits bio n’est plus aujourd’hui en France un problème.
••• Les produits à la marque La fourche sont-ils vraiment bio ?
J’ai posé la question à mon partenaire pour connaître les étapes de la co-création des produits à la marque La Fourche avec les adhérents.
1. Tout d’abord, ils commencent une étude qui met en lumière les besoins de leurs consommateurs (adhérents) et les lacunes des produits présents sur le site comme un produit un peu trop cher sur lequel ils peuvent intervenir.
2. Une fois le produit ou la catégorie de produits identifiée, ils vont faire un appel d’offres auprès de leur vivier de producteurs ainsi que de nouveaux partenaires. Ce sont des fournisseurs français comme étrangers afin d’avoir un maximum de choix (prix, ingrédient, provenance..) à proposer aux adhérents.
3. La co-création démarre ! Elle peut prendre plein de formes différentes comme des questionnaires sur leur site et sur Instagram, ou encore des ateliers avec un panel de testeurs directement dans leurs locaux. A savoir que la co-création va plus loin que la composition et provenance des produits car ce sont par exemple les adhérents qui ont voté pour leurs nouveaux packaging éco-ancrés après leur avoir soumis plusieurs propositions.
4. Lorsque les choix définitifs du produit sont faits, les équipes de La Fourche visitent obligatoirement le fournisseur afin de s’assurer que tout soit conforme aux attentes.
5. Une fois que le produit est finalisé, l’équipe qualité fait un gros check up pour être sûre que le produit respecte les normes en vigueur.
6. Enfin, les produits partent en certification par l’organisme indépendant Ecocert dont je vous parlais plus haut, d’une exigence ++ par rapport au label européen.
Avec tous ces paramètres, on comprend donc maintenant pourquoi ce n’est pas si simple de satisfaire tout le monde en matières d’exigences sur l’agriculture biologique. Les consommateurs d’un côté, les agriculteurs de l’autres, les différences normatives de chaque pays, le reglement européen qui doit harmoniser un peu tout ça mais forcément en défaveurs de certains.
Ce que vous pouvez retenir toutefois c’est que le bio français avec la marque AB reste plus exigeant que l’Eurofeuille, que les labels indépendants Ecocert, Nature & Progès, Bio-Cohérence, Demeter… sont d’excellents gages de qualités avec des exigences en matière de bio, de social et d’environnement plus élevés.
Ensuite, c’est aussi comme toujours une histoire de bon sens et de porte-monnaie.
Passons enfin à l’impact et aux enjeux du bio sur notre santé et l’environnement avec ce dernier chapitre.
Ou faire ses courses bio en ligne ?
Acheter ses produits bio moins cher, avoir accès à plus de 4000 produits bio au pied de sa porte même en rase campagne, faire ses courses bio en ligne présente de nombreux avantages que je vous détaille dans cet article
Manger bio, un enjeu majeur pour notre santé et l’environnement ?
L’utilisation des pesticides dans le monde a augmenté de 73 % entre 1990 et 2015. Les résidus de ces produits phytopharmaceutiques présents dans les sols, l’eau et les aliments sont nocifs pour la santé humaine, les écosystèmes terrestres et aquatiques et sont en partie responsables de la perte de biodiversité.
Aujourd’hui, alors que nous arrivons à 7 milliards d’être humains qui peuplent la Terre (prévision 9 milliards à l’horizon 2050), 1 milliard de gens souffrent de malnutrition. L’agriculture, qui ne parvient plus à nourrir toute cette population, pollue de plus en plus la planète, en dégradant les sols, les nappes phréatiques, la biodiversité et en rejetant 20 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Ce modèle doit changer de toute urgence et nous devons changer nos comportements avec.
La réduction des pesticides : Un enjeu majeur pour l’environnement et la biodiversité
Les pesticides regroupent plus de 1 000 substances très hétérogènes à tous points de vue.
Ces produits phytopharmaceutiques et biocides sont utilisés par les professionnels et les particuliers pour “détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles.”
De façon générale on peut déterminer 3 types de “pesticides” :
- les herbicides contre les mauvaises herbes
- les fongicides contre les champignons
- les insecticides contre les insectes
La réduction de l’usage de ces produits toxiques ou C.M.R. (Cancérigènes, Mutagènes, Reprotoxiques) constitue ainsi un enjeu majeur et une véritable nécessité pour préserver notre santé et la biodiversité.
En agriculture conventionnelle, ces produits phytopharmaceutiques sont utilisés pour augmenter les rendements et faire face aux aléas climatiques.
Malheureusement, ce sont justement ces produits qui appauvrissent les sols et contribuent à la destruction de la biodiversité :
- Il faudra toujours plus d’engrais pour compenser la pauvreté des sols et l’élimination des insectes auxiliaires naturels de culture et l’excès produits phytopharmaceutiques continue de les dégrader encore et encore et dissémine la biodiversité.
- La plupart des pesticides ne sont pas sélectifs et peuvent porter atteinte à des espèces qui ne sont pas menaçantes pour la récolte. Leur usage peut ainsi nuire au bon fonctionnement des écosystèmes en place, par exemple en éliminant des insectes utiles pour la pollinisation des fleurs, des plantes ou des insectes auxiliaires naturels de culture, ou en dégradant la qualité des sols.
Ces épandages et utilisation massives de substances toxiques contaminent également les eaux continentales de surface et souterraines de façon quasi-généralisée. C’est ainsi que l’agriculture conventionnelle s’avère être l’une des principales causes du déclin de la biodiversité terrestre et marine.
Pour faire face à ces enjeux environnementaux et à une pression de la population, le gouvernement a lancé le “plan Ecophyto, dont l’enjeu est de réduire le recours aux produits phytopharmaceutiques de 50% d’ici 2025, par de nombreux moyens dont l’amélioration des techniques d’application des produits phytopharmaceutiques et le développement de méthodes alternatives à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques. Ce plan vient d’être renforcé par le Plan Écophyto II+”
Produire en bio, pour une agriculture durable
L’usage de produits chimiques de synthèse (engrais, pesticides…) et d’OGM est interdit en agriculture biologique. En lieu et place de ces pesticides, les producteurs bio s’appuient sur des méthodes naturelles de protection des cultures, comme la rotation des cultures et la
lutte biologique. Ce n’est qu’en cas de menace avérée pour une culture et seulement pour cette raison qu’un produit de traitement phytopharmaceutique d’origine naturelle et autorisé par le règlement peut être utilisé.
L’agriculture bio va utiliser du fumier, du compost, des engrais verts pour fertiliser les sols, protéger et fortifier les cultures.
Ces engrais organiques (compost, purin d’orties…) sont le résultat de la décomposition de matières végétales et.ou animales. Ils permettent d’apporter les éléments nutritifs (ce qu’on appelle “l’amendement des sols”) comme les sels minéraux et autres nutriments essentiels aux cultures en reconstituant les réserves du sol, de façon progressive pour une parfaite assimilation des plantes, contrairement aux engrais de synthèse qui provoquent plutôt des surdosages, aussi appelés lessivages.
Ils font aussi appel à l’utilisation des légumineuses (luzerne, trèfle…) permettant par exemple de fixer l’azote de l’air pour le rendre disponible dans le sol.
Protéger le vivant et la biodiversité. C’est ce que permet la culture en bio. Et c’est dans cette même optique que le désherbage est mécanique, qu’ils optent pour des variétés de graines et plantes naturellement résistantes aux maladies et limitent la prolifération des insectes nuisibles grâce aux rotations des cultures.
L’agriculture biologique permet donc de protéger les espèces et de restaurer des écosystèmes terrestres et aquatiques. Elle est à la fois gardienne et utilisatrice de la biodiversité en :
- proscrivant l’emploi des produits chimiques de synthèse,
- privilégiant des variétés et des races rustiques, plus résistantes aux maladies, mieux adaptées à l’environnement et aux conditions climatiques
- préservant ou en aménageant des zones naturelles (bandes enherbées, talus…), fournissant abri et nourriture pour une faune indispensable à la pollinisation ou à la prédation des ravageurs.
Là encore, ces pratiques vertueuses permettent de jouer un rôle important sur la qualité de l’eau des sols (qui se retrouvent ensuite dans notre verre et le contenu de nos assiettes).
Si le système n’est pas parfait (lequel peut se targuer de l’être ?), il permet néanmoins de limiter les dégâts, surtout par rapport aux ravages de l’agriculture conventionnelle qui néglige des questions essentielles, telles que la biodiversité (d’une importance cruciale pour la santé et la résilience des écosystèmes.), la qualité des sols, les impacts des pesticides ou les changements sociétaux.
La production alimentaire est responsable de 57% des émissions de gaz à effet de serre de notre assiette, selon une note du Commissariat général au développement durable. ( Le point sur – Numéro 158 – Mars 2013)
Une étude publiée sur le site de l’INRAE a comparé un échantillon de la population française qui n’étaient pas consommateurs de bio (nommés Q1) avec ceux qui en consommaient au moins 50% (moyenne = 71%)(nommés Q5).
Cette étude a conclu que le régime alimentaire des grands consommateurs de bio est moins impactant pour l’environnement en termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES) Q5 vs Q1 : 3.17 /5.07 kg CO2eq/jour, de consommation d’énergie primaire (Q5 vs Q1 : 14.67/19.72 MJ/jour) et d’occupation des sols agricoles (Q5 vs Q1 : 9.51/12.35 m²/jour) nécessaire.
L’agriculture biologique, de par ses pratiques culturales, permet de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique d’une part en limitant les rejets polluants et d’autre part en stockant davantage de CO2 dans le sol. Manger bio est un engagement, un bulletin de vote, une action concrète pour agir en faveur de l’environnement.
Le cas de l’élevage en bio
« Les animaux bio sont-ils bien traités ? »
Les animaux bio sont nourris avec des aliments bio et variés, élevés dans le respect de leur bien-être, de leurs besoins physiologiques et de leur cycle naturel de développement.
Ils disposent obligatoirement d’un accès au plein air, d’espaces de vie adaptés à leurs besoins en extérieur comme en bâtiment d’élevage ce qui est loin d’être le cas malheureusement pour leurs petits copains élevés en intensif.
Pour leur santé, l’éleveur bio privilégie la prévention et le recours aux médecines douces en cas de besoin. L’utilisation des médicaments antibiotiques est strictement encadrée par le règlement européen et très limitée.
Toutes ces conditions sont contrôlées chaque année par les organismes certificateurs.
Protéger le bien-être des animaux bio implique aussi de réduire au minimum toute souffrance tout au long de leur vie, y compris lors de l’abattage. In fine, ils restent exploités pour leur chair et sont tués prématurément pour finir dans les assiettes, mais leur vie est moins difficile qu’en élevage intensif ça c’est certain.
Manger bio, pour une meilleure santé & une alimentation durable
Lors de mes recherches pour cet article, je suis tombée sur un document issu d’une agence régionale en viticulture qui rappelait, entre autres, les “bonnes pratiques recommandées” aux agriculteurs qui utilisent des produits phytopharmaceutiques et les dangers pour la santé de chaque produit contenant les chiffres EXXX etc…
Pour manipuler ces produits (qui seront épandus sur les cultures je rappelle, cultures que nous consommerons) les agriculteurs doivent donc :
- Utiliser des équipements de protection individuels appropriés en fonction des produits : gants, lunettes, masques, tabliers ou combinaisons
- Nettoyer les équipements de protection. Se laver les mains et prendre une douche après les traitements
Imaginez juste que ces produits se retrouvent inexorablement dans les aliments cultivés, dans les sols, dans les eaux souterraines, dans l’air (coucou le vent, la pluie, l’évaporation…), ils sont consommés par les pollinisateurs, les oiseaux et toutes sortes de vies.
Selon l’OMS, l’alimentation et l’eau potable sont les principales sources d’exposition aux pesticides, sachant que la contribution moyenne de l’eau à l’exposition alimentaire totale est inférieure à 5%.
Manger bio permet de réduire considérablement les risques de développer des maladies de type cancers, diabète de type 2 ou obésité. On trouve également moins de pesticides dans les urines selon une des nombreuses études Nutrinet-Santé, qui suit depuis plus de 10 ans les habitudes alimentaires de dizaines de milliers de Français.
Les bénéfices d’une alimentation bio sur la santé ont été largement démontrés. Manger bio réduit l’exposition aux pesticides de 75% (selon British Journal Of Nutrition) et diminue aussi la contamination en certains métaux lourds.
Autre point bénéfique à manger bio : la qualité nutritionnelle des fruits et légumes bio est meilleure qu’en conventionnel. En effet, ils contiennent plus de micronutriments, vitamines et de sels minéraux (antioxydants caroténoïdes, polyphénols, vitamine C ou profils d’acides gras plus bénéfiques) que les autres. Il en va de même pour les céréales, les légumineuses, tous les produits dits “bruts”. Les laitages bio ont une teneur en oméga-3 nettement supérieure aux autres, car les animaux se nourrissent davantage d’herbages que de céréales.
Différentes études montrent que les consommateurs de bio sont généralement plus attentifs à l’équilibre de leurs assiettes. Ils mangent généralement plus sain, plus végétal (moins de viande), moins transformé et plus varié. Toutefois, pour montrer l’impact des résidus de pesticides dans notre alimentation sur notre santé, ils ont comparé des individus qui mangeaient de façon équilibrée, en bio et en non bio. Un lien a véritablement été établi entre l’obésité et le diabète de type 2 et l’exposition aux pesticides. Il s’avère que plus on mange de fruits et légumes non bios, plus on serait exposé à des produits chimiques « obésogènes », en plus d’être plus pauvres en nutriments.
NutriNet-Santé révèlent qu’une alimentation riche en aliments bio pourrait limiter l’incidence des cancers. Les résultats d’une étude menée par une équipe de l’Inra, Inserm, Université Paris 13, CNAM, grâce à l’analyse d’un échantillon de 68 946 participants de la cohorte NutriNet-Santé indique qu’une diminution de 25% du risque de cancer a été observée chez les consommateurs « réguliers » d’aliments bio, par rapport aux personnes qui en consomment moins souvent.
Le Programme National Nutrition Santé 4 recommande également la consommation de produits végétaux bio (fruits et légumes, produits céréaliers et légumineuses).
Le bio est aussi un secteur en pleine croissance, créateur d’emplois et de valeur ajoutée dans les territoires, c’est l’avenir de notre planète, il est vraiment temps de revoir nos modes de production et de consommation de façon globale et systémique.
Manger bio peut en revanche être plus difficile pour les ménages à faibles revenus. C’est pourquoi je recommande de suivre les astuces exposées en chapitre 1 de cet article pour manger bio moins cher grâce à des sites comme La Fourche qui permet l’accès à un catalogue de produits bio (épicerie, produits ménagers et cosmétiques) moins cher qu’en magasin via une adhésion (39€ au lieu de 59€ pour l’année avec le code CORINNE20). Leur engagement est de donner l’accessibilité au bio pour tout à chacun.
Si votre foyer a un Quotient Familial inférieur à 800€, que vous soyez bénéficiaire du RSA ou ASS, CROUS, Allocation pour personnes handicapées ou pension d’invalidité, l’adhésion vous est offerte.
Il vous suffit d’écrire un mail à support@lafourche.fr avec pour objet “Adhésion offerte” en joignant l’un des justificatifs de votre situation.
Pour réduire son budget alimentaire, notez également que manger plus végétal vous permet également de dépenser moins (la viande ça coûte cher, les légumineuses et céréales beaucoup moins).
Pour conclure, manger bio est donc un véritable enjeu de santé publique et environnemental. Même si cela semble utopique, j’espère que les gourvernements et la conscience collective pourront rapidement avancer ensemble vers un monde plus respectueux du vivant de façon générale.
De votre côté, ou en êtes-vous avec votre alimentation ? Mangez-vous bio ? Un peu, beaucoup, passionnement ou pas du tout ?
Quels sont vos freins par rapport aux produits bio de façon générale ?
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Me voici armée comme jamais! Merci beaucoup pour cette mine d or! Je suis ravie !!!!
Oh merci Elodie pour ce message trop gentil. Je suis contente d’avoir pu t’aider et t’apporter de premiers outils pour ta consommation bio 😘
Merci pour cet article très complet, qui m’oriente vers des solutions concrètes pour augmenter le ratio de produits bio de l’alimentation de ma tribu. Je vais de ce pas consulter votre article sur le freeganisme qui éveille ma curiosité 😉
Merci Melisa pour ce gentil commentaire. J’espère que cet article pourra vraiment t’aider à augmenter ce fameux ratio 😍. Pour ce qui est de l’article sur le freeganisme j’ai hâte de savoir ce que tu en penses !
Belle soirée
Bonjour, votre code promo sur La Fourche doit être mis à jour datant de décembre il ne donne que 10 euros au lieu des 20 annoncés, La Fourche dit que vous devez générer un nouveau lien pour que les 20 euros soient valides.
Tenez moi au courant de quand vous aurez modifié ce lien merci.
Bonjour Gael,
En testant le code CORINNE20 cela a bien déduit les 20€ comme prévu. Je vous envoi un screen à l’adresse email de votre commentaire, n’hésitez pas en retour de mail à m’expliquer plus en detail le souci quitte a m’envoyer a votre tour un screen du bug constaté afin que je vois avec La Fourche pour qu’ils règlent le soucis que vous rencontrez ?
Par avance merci !
Bonne journée